Andrew Campbell
Brouillés, au plat, à la coque ou en cuisine dans des milliers de recettes, les œufs sont sans contredit un aliment de base pour les Canadiens. Nos producteurs d’œufs vendent près de 8 milliards d’œufs au cours d’une seule année, 8 milliards ! Par contre, l’élevage des poules pondeuses se fait dans plusieurs types d’installations agricoles, alors on s’y perd parfois. Nous visitons aujourd’hui la ferme de production d’œufs de Jake et de sa famille, qui est équipée d’un nouveau système de logement aménagé. C’est l’un des systèmes qui gagnent en popularité au pays et qui tiennent compte des comportements des poules, tout en les protégeant de la saleté, de la maladie et des autres poules.
Aujourd’hui, le temps est froid et venteux dans le sud de l’Ontario, mais nous allons nous retrouver dans une grange chaude et agréable qui abrite des poules, beaucoup de poules. Allons à la rencontre de Jake, propriétaire avec sa femme et ses parents d’une grande ferme avicole.
J’ai enfilé une combinaison de protection et des couvre-bottes de luxe. Pourquoi dois-je me rhabiller comme ça ?
C’est pour assurer la biosécurité, pour protéger les volailles des maladies, assurer leur bien-être et leur santé.
Qu’est-ce que la biosécurité ?
Sur la ferme, pour protéger les poules, nous devons nous assurer de ne rien transporter de l’extérieur, comme par exemple une maladie transmise par les oiseaux sauvages. Alors nous devons mettre des vêtements propres avant d’entrer dans la grange, pour minimiser les risques.
Je comprends. Vous ne voulez pas que les poules attrapent la grippe aviaire, par exemple. Maintenant que nous sommes biosécuritaires, allons rencontrer les poules. Il y en a combien dans cette grange ?
Nous sommes dans la grange de ponte, où nous avons 17 112 poules.
C’est un chiffre très précis ! Comment pouvez-vous savoir combien de poules vous avez exactement ? Vous devez en garder la trace de près…
Oui, et en tout temps.
Que devez-vous faire pour assurer la santé de votre troupeau de volailles ?
Nous abritons nos pondeuses en groupe dans un système de logements entièrement aménagés. Il y a un espace de nidification derrière ce rideau orange, équipé d’un coussinet qui indique aux poules où elles doivent pondre. Les œufs roulent sur une bande transporteuse. À des intervalles de 15 minutes environ, un fil se lève pour faire tomber les œufs sur la bande, puis le convoyeur les achemine vers la salle d’empaquetage.
La nourriture se trouve devant les poules, dans des mangeoires qui sont remplies environ cinq fois par jour. Nous les nourrissons d’un mélange de maïs, de blé et de soja. Nous ajustons la diète de nos poules selon leur poids et celui de leurs œufs, et selon leur consommation de nourriture. Nous examinons plusieurs données pour déterminer quel est le meilleur programme d’alimentation pour assurer la santé des poules et qu’elles produisent des œufs propres à la consommation, nutritifs et de grande qualité,
La conduite d’eau, l’abreuvoir est installé au centre de l’enclos. Et à l’autre extrémité, il y a une zone dédiée à l’activité où se trouve des tapis de grattage.
Qu’est-ce qu’un tapis de grattage ?
Le tapis de grattage permet aux poules de gratter et de picorer. Il comprend même une lime à ongles. Pendant que les poules grattent avec leurs pattes, leurs griffes deviennent moins tranchantes. Le tapis est une des composantes d’un système de logement entièrement aménagé.
Je pense que beaucoup de gens se demandent à quoi ressemble une ferme avicole et si les poules y sont enfermées dans de petites cages…
Nous avons installé ce nouveau système il y a environ cinq ans. Les producteurs d’œufs canadiens remplacent peu à peu les logements conventionnels au profit des logements aménagés. L’un des avantages d’un système de logement aménagé est qu’il réduit le contact avec le fumier, donc les risques de maladies. Nous nous assurons que les poules ont en tout temps de l’eau et de la nourriture fraîches, et que leur environnement est confortable. Il fait 23 degrés Celsius dans la grange.
Nous avons ici des entrées d’air et des ventilateurs d’évacuation de chaque côté de la grange. C’est un ordinateur qui contrôle l’ouverture et la fermeture des entrées d’air, qui détermine le moment où il faut laisser entrer de l’air frais et la vitesse à laquelle l’air doit être évacué de la grange. Il n’y a pas de système de chauffage : c’est la chaleur corporelle des poules qui chauffe la grange toute l’année.
Je regarde maintenant le convoyeur. Il y a beaucoup d’œufs, mais je ne vois pas d’œufs blancs. Pourquoi avez-vous seulement des œufs bruns ici ?
Nous avons des poules brunes, et les poules brunes pondent des œufs bruns, alors que les poules blanches pondent des œufs blancs.
Quelle est la différence entre un œuf blanc et un œuf brun ?
D’un point de vue nutritionnel, aucune différence, à part la couleur de la coquille. Si on casse un œuf brun, on voit que l’intérieur de la coquille est blanc, alors si vous frottez un œuf brun avec un morceau de papier sablé, il devient blanc.
Les œufs sont chargés ici sur des palettes et des plateformes, mais vous dites que cette quantité n’est rien comparativement à ce que vous produisez dans une journée ?
Nous sommes arrivés ici un peu plus tard, alors la plupart des œufs sont déjà rangés au frais. Habituellement, il y a une plateforme complète ici, soit 900 douzaines d’œufs, et la moitié d’une autre plateforme.
Cela fait beaucoup d’œufs et ils sont tous derrière cette porte ?
Oui. Nous les conservons dans cette chambre froide et on vient les récupérer une fois par semaine pour la distribution. La température de la chambre froide est maintenue à 10 ou 12 degrés Celsius. Il y a un thermomètre au mur qui me permet de vérifier la température et de l’inscrire dans mes registres.
Où les gens peuvent-ils se procurer vos œufs ?
Dans n’importe quel magasin d’alimentation en Ontario ! Ils n’ont qu’à rechercher des œufs canadiens de catégorie A.
Merci pour cette visite !