Andrew Campbell
Le fruit emblématique de l’automne est sans contredit la pomme. Mordre dans une pomme fraîche, croquante et juteuse, sentir une tarte aux pommes encore chaude et passer un après-midi ensoleillé à faire la cueillette dans un verger sont des plaisirs irremplaçables. La culture d’une pomme exquise demande toutefois énormément de travail. Il faut entre autres tailler les pommiers au cœur de l’hiver, se dépêcher de protéger leurs bourgeons délicats en cas de grand gel et construire des infrastructures pour démarrer un nouveau verger. Voilà les tâches qui font le quotidien de la famille Stevens et de son équipe de travailleurs dévoués sur une vaste exploitation située à Newcastle, en Ontario. Allons découvrir chez eux ce qu’il faut pour produire des pommes parfaites.
Quelles variétés de pommes cultivez vous ici, à Wilmot Orchards ?
Il y a neuf variétés de pommes à Wilmot Orchards, mais le verger est occupé à 80 % par trois principales variétés, soient la Honeycrisp, la Gala et la très canadienne Ambrosia. La pomme Ambrosia a été trouvée dans la nature, au Canada. C’est une pomme à la fois très dure et très sucrée.
Quelles sont les principales activités reliées à la pomiculture ?
Il existe 75 maladies et insectes qui peuvent s’attaquer à une pomme. La protection d’une récolte de pommes est une véritable science et exige beaucoup de connaissances sur les produits et les équipements de protection des cultures. La protection des pommiers commence au début du printemps, dès que les petits bourgeons apparaissent, et se poursuit jusqu’au moment de la récolte. Les deux plus grosses tâches sur un verger sont la taille des arbres et la cueillette des pommes, car elles doivent se faire à la main. La taille a lieu en janvier et les pommes sont récoltées en juillet et en août. Nous avons presque 100 000 arbres à Wilmot Orchards.
Pourquoi la taille des pommiers est-elle si importante ?
La taille permet de gérer la quantité de pommes qui seront produites par les arbres chaque année. Il y aurait beaucoup de toutes petites pommes si on laissait les pommiers pousser sans les tailler et que chaque fleur était pollinisée. L’année suivante, les arbres risqueraient d’avoir peu ou aucune fleur, parce qu’ils auraient mis toute leur énergie à produire des pommes l’année précédente. Alors il est important de tailler les arbres, sinon ils ne produiraient que des petites pommes et seulement tous les deux ans. En général, les pomiculteurs laissent à chaque arbre 10 % de son potentiel de floraison afin qu’il donne des pommes de belle taille pendant plusieurs années.
Comment fait-on pour planter un verger de pommiers ?
Les pomiculteurs se servent d’un GPS pour planter les pommiers à des intervalles réguliers, le plus près possible les uns des autres pour exploiter au mieux la terre et capter un maximum d’ensoleillement.
Il y a 20 ans, nous pouvions planter 100 arbres l’acre, puis 500 arbres il y a 10 ou 15 ans, mais avec cette innovation technologique, nous pouvons planter aujourd’hui jusqu’à 1 000 arbres l’acre.
Quelle est la durée de vie d’un verger de pommiers ?
Afin d’être rentable et de couvrir toutes les dépenses, un verger de pommiers doit pouvoir durer de 20 à 25 ans. Nous devons être en mesure d’anticiper la demande des consommateurs et du marché sur toute cette période. C’est un vrai défi, parce que les consommateurs sont toujours à la recherche de nouveauté.
Quels sont les risques associés à la culture de la pomme ? Comment y faites-vous face ?
C’est Mère Nature qui représente le plus grand risque. Si pendant une année, il n’y a pas suffisamment d’eau, les pomiculteurs doivent irriguer les vergers avec l’eau d’un étang, d’un cours d’eau ou d’un puits. S’il y a trop de précipitations, ils doivent drainer l’excédent d’eau qui bloquerait l’oxygénation des racines, sans quoi l’arbre peut mourir.
Au printemps, nous devons installer des ventilateurs contre le gel afin d’éviter que les bourgeons ne soient endommagés. Si la température tombe de deux ou trois degrés Celsius sous zéro, les pomiculteurs peuvent perdre toute leur récolte. Les ventilateurs font circuler l’air entre les arbres, ce qui empêche la formation de gel.
Les agriculteurs ont aussi des canons anti-grêle pour repousser les grêlons qui peuvent aussi détruire une récolte de pommes. Deux minutes de grêle et une récolte peut être perdue.
Les pomiculteurs doivent également étudier tous les aspects qui touchent leur exploitation, des méthodes de culture jusqu’aux études de marché, en passant par les nouvelles technologies. Il faut s’informer sur tout, non seulement pour produire de meilleures pommes, mais pour protéger notre investissement. Aucun pomiculteur ne veut planter une variété de pomme qui ne sera plus populaire sur le marché dans cinq ou six ans. Il y a 17 ans, à Wilmot Orchards, nous avons fait des recherches sur la variété Honeycrisp et nous avons pris le risque de la cultiver. Heureusement, cette décision a payé, car la Honeycrisp est toujours en demande.
Comment fonctionne un canon anti-grêle ?
Le canon émet des ondes sonores qui transportent des ions positifs jusqu’à 30 000 ou 40 000 pieds dans l’atmosphère. Comme un grêlon est composé d’un ion positif, d’un ion négatif et de parcelles de poussière dans des conditions atmosphériques favorables, s’il y a un surplus d’ions positifs, il ne grêlera pas.
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