La place de la biosécurité
De nos jours, les exploitations agricoles sont beaucoup moins isolées que par le passé. La mondialisation a permis aux agriculteurs et agricultrices de faire venir de plus loin, souvent d’autres pays, les ressources dont ils ont besoin pour s’occuper de leurs animaux. L’urbanisation croissante a entraîné des déplacements d’hommes et d’animaux entre les exploitations plus nombreux que jamais. Tous ces facteurs contribuent à la propagation des maladies dans les troupeaux.
La biosécurité fait référence aux procédures qui empêchent l’introduction de maladies et réduisent la fréquence et la gravité des infections lorsqu’elles se produisent. La biosécurité, tout comme la traçabilité, n’est qu’une des nombreuses stratégies importantes utilisées par les agriculteurs et agricultrices pour protéger le bien-être des animaux et produire des aliments sains et salubres pour les consommateurs et consommatrices.
Le saviez-vous ? Bien qu’invisible à l’œil nu, une simple particule de poussière peut contenir suffisamment de cellules pour provoquer une maladie.
Les maladies peuvent se cacher à peu près partout. Elles peuvent se propager par exemple :
- par les animaux domestiques, les insectes, les oiseaux sauvages et la faune sauvage
- par les vêtements, les cheveux et les chaussures des visiteurs et des employé·e·s
- dans les aliments pour animaux, l’eau, la litière et le sol contaminés
- par des véhicules et des équipements agricoles contaminés
- par des animaux malades ou des carcasses d’animaux morts
- dans des particules en suspension dans l’air.
L’impact des maladies infectieuses peut être dévastateur
Non seulement les maladies entraînent des douleurs, des souffrances et même la mort des animaux, mais elles ont également un coût important. Elles peuvent causer des pertes de revenus pour les agriculteurs et agricultrices, sans parler de la charge émotionnelle de voir malades les animaux dont ils ont soin jour après jour. Une épidémie peut même mener à des pertes de marchés d’exportation.
Certaines maladies du bétail (appelées zoonoses) peuvent être transmises à l’homme et l’infecter (par la bactérie salmonelle, par exemple) ou se propager à d’autres espèces. La maladie signifie souvent que les animaux doivent être traités avec des médicaments, dont les antibiotiques, pour leur éviter des souffrances.
De bonnes mesures de biosécurité servent de garde-fou et permettent de :
- réduire de la propagation des maladies animales
- protéger la santé publique en réduisant la transmission des zoonoses à l’homme
- rehausser le bien-être des animaux en préservant leur santé
- réduire les coûts liés au traitement des maladies
- améliorer la santé des troupeaux dans tout le pays, un animal à la fois
- et ce ne sont que quelques-uns des bienfaits de la biosécurité.
Création d’un plan de biosécurité
Les éleveurs de bétail, ainsi que plusieurs agriculteurs et agricultrices, disposent de plans de biosécurité.
Les plans de biosécurité agricole identifient et évaluent les risques de propagation des maladies et comprennent des plans d’action pour réduire ces risques. Les organisations agricoles, les chercheurs, les vétérinaires et les gouvernements provinciaux et territoriaux collaborent avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour élaborer des normes et des lignes directrices en matière de biosécurité. Le niveau de biosécurité et la portée des mesures prises dépendent de l’espèce animale, du type de maladies auxquelles ces animaux sont sensibles et du niveau de risque que ces maladies représentent pour la santé des animaux. Les élevages de volailles et de porcs présentent souvent des niveaux élevés de biosécurité.
Voici quelques protocoles de biosécurité utilisés par plusieurs agriculteurs et agricultrices :
Les nouveaux animaux sont mis en quarantaine. Les plans de biosécurité prévoient généralement des tests sur les animaux entrants, la séparation des animaux nouvellement achetés et l’utilisation d’un système de surveillance qui détecte les infections.
Les visiteurs sont priés de ne pas entrer dans les étables et de ne pas s’approcher des exploitations. Les plans préciseront si, comment et où les visiteurs et visiteuses (y compris les vétérinaires, les inspecteur·trice·s et les fournisseur·euse·s) sont autorisé·e·s à pénétrer dans l’exploitation. Dans certaines exploitations où la biosécurité est élevée, même les employé·e·s doivent changer de vêtements et se doucher avant d’entrer et après avoir quitté l’exploitation ! Les visiteurs et visiteuses autorisé·e·s doivent aussi prendre une douche à l’entrée et à la sortie.
Les agriculteurs et agricultrices accordent la priorité aux pratiques qui protègent la santé de leurs animaux. Parallèlement à l’élaboration d’un plan de santé du troupeau, ils et elles établissent souvent une relation de travail avec un vétérinaire. Ces plans prévoient un entretien et un nettoyage réguliers, et veillent à ce que l’eau, les aliments, les médicaments et les autres intrants proviennent de sources sûres et fiables.
Alors lorsque vous voyez la mention DÉFENSE D’ENTRER sur la porte d’une cour de ferme ou d’une étable, il ne faut pas croire que l’agriculteur ou l’agricultrice a quelque chose à cacher. Il s’agit simplement de protéger les animaux contre les maladies, qui peuvent se propager à d’autres animaux et entraîner un désastre en termes de mortalité animale, de coûts et de salubrité alimentaire. Au bout du compte, c’est vous qui êtes protégé·e par la biosécurité !
Les agriculteurs et les agricultrices travaillent dur pour subvenir aux besoins de leur famille, s’occuper des animaux et produire des aliments de manière sûre et efficace. Les décisions qu’ils et elles prennent au quotidien visent à renforcer leur capacité à produire des aliments nutritifs et de première qualité, d’une manière durable et responsable afin que les générations futures puissent continuer à cultiver la terre. Le Canada a mis en place des initiatives en matière de durabilité et de gestion des exploitations afin d’orienter les pratiques dans presque tous les secteurs de son agriculture