Les protéines végétales ont le vent dans les voiles. Toutefois, certaines craintes et croyances circulent, notamment en lien avec la consommation de soja. A-t-il un impact sur nos hormones ? Est-ce que c’est vraiment bon pour la santé ? Faisons le point.
Le soja, c’est quoi ?
Le soja est une légumineuse riche en protéines et en plusieurs nutriments comme le phosphore et le magnésium. On peut trouver à l’épicerie des fèves de soja entières, mieux connues sous le nom d’edamames. Le soja est aussi transformé de plusieurs façons, pour produire le tofu, le tempeh, la protéine végétale texturisée (PVT), le miso et la boisson de soja, pour ne nommer que quelques exemples.
![soy-edamame-bean](https://lepanieralimentairecanadien.org/wp-content/uploads/2023/03/soy-edamame-bean-1024x576.jpg)
D’où proviennent les craintes reliées au soja ?
Le soja a une teneur élevée en phytoestrogènes, plus précisément en isoflavones. Il s’agit de molécules qui ressemblent beaucoup à l’œstrogène, l’hormone féminine sécrétée par les ovaires. Cette hormone est aussi présente chez l’homme, mais en plus petite quantité.
On pourrait donc penser que les phytoestrogènes, vu leur similitude à l’œstrogène, pourraient causer des interactions hormonales. Toutefois, ils ne se comportent pas exactement comme l’hormone, et joueraient même un rôle dans la prévention des maladies du cœur et de certains cancers.
Soja et cancer du sein
L’activité hormonale des phytoestrogènes du soja est très faible, soit 100 fois plus faible que celle des œstrogènes. Ainsi, une consommation modérée de soja n’augmente pas le risque d’un cancer du sein.
Non seulement le risque n’est pas augmenté, mais le soja aurait pour effet de diminuer le risque de cancer du sein chez la femme, et même de diminuer le risque de récidive et de mortalité pour les survivantes.
Cela a été particulièrement observé chez les femmes asiatiques, qui mangent des aliments à base de soja dès leur jeune âge et qui sont moins touchées par le cancer du sein que les Nord-Américaines. Plus d’études sont nécessaires avant de tirer une conclusion claire et de savoir quelle quantité d’isoflavones procure un effet protecteur.
Selon la Société canadienne du cancer, une consommation allant jusqu’à trois portions par jour d’aliments à base de soja est sécuritaire, même pour les femmes en rémission. Une portion correspond à :
- 1 tasse (250 ml) de boisson de soja
- ¾ tasse (175 ml) de tofu
- ½ tasse (125 ml) de tempeh
- ¾ tasse (175 ml) d’edamames.
Par prudence, la Société canadienne du cancer déconseille les suppléments de soja, qui ont une teneur très élevée en isoflavones.
Bref, le soja n’augmente pas le risque de développer un cancer du sein. Les phytoestrogènes du soja n’ont tout simplement pas le même effet que l’œstrogène.
![tofu](https://lepanieralimentairecanadien.org/wp-content/uploads/2023/03/tofu-1024x576.jpg)
Soja et santé des hommes
La science est très catégorique à ce sujet : le soja n’affecte pas les niveaux de testostérone, la libido ni la fertilité des hommes. Avez-vous déjà entendu dire que cet aliment pouvait « faire pousser des seins aux hommes » ? Pensez-y, si le tofu avait la capacité d’augmenter la grosseur les seins de ceux qui en mangent, il se vendrait pas mal plus cher !
Cette croyance est née quand des études ont montré que des doses élevées de phytoestrogènes diminuaient la fertilité des rats mâles. Ce que l’on mentionne rarement, c’est que les rats ne métabolisent pas les isoflavones du soja de la même façon que les humains, et donc que les conclusions tirées ne peuvent pas être appliquées aux hommes.
Soja et OGM
Au moins 60 % du soja produit au Canada serait génétiquement modifié (OGM). Toutefois, le soja destiné à la consommation humaine n’est pas génétiquement modifié. Ce sont les cultures destinées à l’alimentation des animaux d’élevage qui le sont. Par ailleurs, il a été prouvé que les OGM sont inoffensifs pour la santé et offrent aux producteurs la possibilité d’utiliser moins d’eau, de combustibles fossiles et moins de pesticides pour produire plus de nourriture.
Soja et hormones : un mythe démystifié !
Ce qu’il faut retenir, c’est que le soja ne risque pas de débalancer vos hormones. D’un point de vue nutritionnel, le soja sous ses différentes formes est un aliment qui apporte plein de bienfaits et qui peut facilement servir de substitut si on désire diminuer notre consommation de viande. Je vous invite donc à ne pas vous en priver !