par Andrew Campbell
Le Canada souhaitait que l’ail que nous mangeons soit cultivé ici et les VanRaay ont décidé de relever le défi. La famille exploitait une ferme porcine depuis plusieurs générations et comme les enfants étaient prêts à prendre la relève, le moment était bien choisi pour diversifier les activités et l’ail semblait une très bonne idée !
Dans leur petite communauté du comté de Huron, en Ontario, une épicerie locale voulait offrir davantage de produits cultivés localement. Comme elle portait le nom prédestiné de Garlic Box (« la barquette d’ail »), ses propriétaires et les VanRaay ont travaillé ensemble pour mettre en place une culture durable et élaborer de nouveaux produits à partir de cet ail local. Dans cette vidéo, voyez comment la famille VanRaay cultive, récolte et traite le fruit de leur toute nouvelle culture d’ail.
Comment les cultivateurs récoltent-ils les bulbes d’ail ?
Au fur et à mesure que la moissonneuse avance, un patin (ou lame) se déplace en dessous du sol pour dégager et soulever la terre, pendant que deux guides redressent les bulbes. Deux larges courroies élastiques rattachées à des tendeurs viennent ensuite happer les tiges des bulbes pour les sortir du sol.
Les bulbes d’ail sont acheminés vers un agitateur qui les secoue pour en dégager la terre. Ensuite, une autre bande les transporte vers une lame qui coupe la tige.
Une fois sa tige retirée, le bulbe tombe sur une autre longue bande transporteuse qui le débarrasse de tout reste de terre, puis le fait tomber dans le wagon-trémie qui suit la moissonneuse.
Où vont les bulbes d’ail une fois qu’ils ont été récoltés ?
Les bulbes d’ail sont transportés hors des champs par wagon-trémie vers un calibreur. Le calibreur est fait d’une série de longs arbres rotatifs équipés de pâles qui dégagent encore plus de terre des bulbes, tout en les triant selon leur taille.
Au fur et à mesure que les bulbes d’ail passent dans le calibreur, la distance entre les arbres s’élargit afin de laisser passer des bulbes de différentes tailles, qui tombent sur des bandes transporteuses et sont acheminés vers des conteneurs. Les bulbes sont classés selon trois tailles, puis suspendus ou conservés dans un environnement aéré pour qu’ils durcissent et sèchent partiellement.
Pourquoi classer les bulbes d’ail selon différentes tailles ?
Il y a plusieurs raisons de classer les bulbes d’ail selon leur taille, la première étant de bien gérer les stocks de semences. Les gousses qui seront replantées au printemps, appelées caïeux, doivent en effet être de taille égale pour passer dans les semoirs.
Certaines épiceries et autres types de marchés d’alimentation préfèrent offrir des bulbes de tailles différentes ou encore, uniquement ceux de taille égale.
Les bulbes d’ail les plus gros sont pelés, défaits en gousses et conditionnés de différentes façons.
Est-ce que certains bulbes d’ail sont replantés l’année suivante ? Quelle taille de bulbe sert de semence ?
Oui, une partie de la récolte sert de semence pour l’année suivante. L’important, c’est que les bulbes à semer soient tous de taille égale afin que leurs gousses, appelées caïeux, puissent passer dans les semoirs.
Quels sont les défis reliés à la culture de l’ail ?
L’un des principaux défis réside dans le fait que la culture de l’ail est peu répandue, alors les cultivateurs doivent faire quelques essais et erreurs afin de la maîtriser. Les membres des associations de producteurs d’ail des différentes provinces échangent de l’information, organisent des visites à la ferme et des séances d’information, entre autres parce que certains aspects de la culture de l’ail varient d’une zone géographique à une autre.
Un autre défi concerne le contrôle des mauvaises herbes. Les cultivateurs utilisent des cultures de couverture et des herbicides, mais peu d’herbicides sont approuvés pour les plus petites surfaces de culture comme celle de l’ail. Même si certains herbicides pourraient être efficaces, ils ne sont pas soumis au processus d’approbation des instances gouvernementales qui peuvent permettre leur usage. Il n’y a par exemple que de 1000 à 1500 acres de terres agricoles consacrées à la culture de l’ail en Ontario, alors peu d’entreprises agricoles ont intérêt à investir dans un processus d’approbation d’un produit pour une aussi petite culture.
Pourquoi certains agriculteurs se donnent-ils la peine de cultiver l’ail ?
Afin d’assurer la rentabilité de leurs terres, les agriculteurs sont continuellement à la recherche de cultures adaptées à leur région et pouvant leur procurer un taux de rendement à l’acre qui soit intéressant. L’ail, lorsqu’il est cultivé avec succès, offre un taux de rendement relativement élevé.
De plus, en Ontario par exemple, l’ail cultivé localement ne suffit pas à la demande et une grande part de l’ail vendu en épicerie est importé. L’ail récolté en Ontario reste frais jusqu’en octobre ou en novembre, mais par la suite, il doit être mariné ou déshydraté pour prolonger sa durée de conservation.
L’ail local est de plus en plus recherché par les consommateurs, y compris dans les grandes chaînes d’épiceries. Si les cultivateurs sont assurés d’écouler leur récolte, il est à prévoir que de plus en plus d’entre eux seront prêts à investir dans la culture de l’ail.
Afin d’en savoir encore davantage sur l’ail et pour obtenir des recettes, je vous invite à consulter les sites Ontario, Terre nourricière et Ail Québec.
Dégustez votre ail local dans une salade Panzanella aux légumes grillés aromatisée à l’ail, une recette proposée par la diététiste Carol Harrison.