L’huile de canola est prisée partout dans le monde par les cuisiniers et les cuisinières pour sa saveur neutre, sa teneur en graisses saines et son point de fumée élevée, qui en font un ingrédient polyvalent. Cette huile a sa place parmi les produits de base à conserver dans son garde-manger, puisque l’huile de canola convient aussi bien aux vinaigrettes et marinades, qu’à la pâtisserie, la cuisson sur le gril ou en friture.
Le canola et le colza sont-ils la même plante ?
Nous savons aujourd’hui que le canola est arrivé au Canada dans les années 1940 sous forme de graines de colza, qui fait partie de la famille des brassicacées, comme la moutarde et le chou frisé kale. À cette époque, l’huile de colza était principalement utilisée comme graisse industrielle pour les moteurs à vapeur des trains et des navires, et était produite dans les prairies canadiennes, où les conditions de croissance pour le colza étaient idéales. Lorsque le moteur moderne à diesel a remplacé celui à vapeur, la demande pour ce produit industriel a diminué. Toutefois, de nouvelles opportunités ont été identifiées sur le marché des huiles comestibles, comme par exemple la popularité de la cuisine tempura au Japon. Des scientifiques des universités de la Saskatchewan et du Manitoba ont alors développé le canola. En utilisant la sélection végétale traditionnelle, il a été possible de retirer des graines de colza l’acide éricique et les glucosinolates responsables de sa saveur âcre. Il en a résulté une huile au goût neutre et au profil lipidique très sain, soit à faible teneur en graisses saturées (mauvaises), à teneur élevée en oméga-3 et une excellente source de (bonnes) graisses monoinsaturées. Nos variétés modernes de colza, même si elles sont semblables en apparence, sont très différentes du colza d’origine.
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L’huile de canola est-elle génétiquement modifiée ?
Le nom de cette culture véritablement canadienne provient du mot « Canada » et du suffixe « ola », qui veut dire « huile peu acide ». Aujourd’hui, on comp
te au Canada 43 000 cultivateurs de canola, concentrés dans les provinces des Prairies que sont l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba, qui produisent chaque année 20 millions de tonnes métriques de canola. De nombreuses variétés modernes de colza sont issues de la phytotechnie et de la biotechnologie, comme la modification génétique (GM) ou le génie génétique (GE). Ce secteur est étroitement réglementé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Il faut jusqu’à 15 ans pour qu’une nouvelle culture biotechnologique, comme le canola GM, soit commercialisée. Les chercheurs passent de 5 à 7 ans à faire des tests en laboratoire et à organiser des essais en serre pour déterminer si une plante est prête à passer aux essais sur le terrain. Ensuite, sous la surveillance de l’ACIA, les chercheurs cultivent les semences dans de petites parcelles et recueillent des informations sur la sécurité et des statistiques sur les cultures pendant 2 à 3 ans. Les données sont ensuite soumises à Santé Canada et à l’ACIA pour être évaluées en termes de sécurité alimentaire et environnementale au cours des 1 à 3 années suivantes. Si toutes les données montrent qu’il n’y a aucun changement dans la façon dont la culture se développera, dans sa sécurité ou dans la sécurité des aliments qui en sont issus, la culture est considérée comme sûre pour la croissance commerciale.
Les variétés de canola génétiquement modifiées n’ont été introduites que dans les années 1990, avec l’introduction de plantes tolérantes aux herbicides. Cela signifie que les agriculteurs peuvent réduire leur empreinte carbone et augmenter la quantité de cultures qu’ils peuvent produire sur la même superficie en pulvérisant un produit chimique sur l’ensemble de leur champ pour tuer les mauvaises herbes concurrentes, mais pas les plants de canola. Auparavant, les agriculteurs devaient pulvériser deux ou trois fois pour obtenir le même niveau de contrôle des mauvaises herbes. Aujourd’hui, 95 % du canola cultivé au Canada est tolérant aux herbicides, ce qui se traduit par des rendements plus élevés et des prix plus bas pour le consommateur. Il aide également les agriculteurs à gérer les terres de manière plus durable en leur permettant d’utiliser des méthodes de labourage de conservation qui augmentent la matière organique et réduisent l’érosion des sols.
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Comment l’huile de canola est-elle fabriquée ?
Le Canada compte 14 installations de trituration et de raffinage du canola, qui traitent jusqu’à 10 millions de tonnes de graines de canola chaque année. Une graine de canola contient 45 % d’huile, soit deux fois plus qu’une graine de soja. Les graines sont d’abord nettoyées pour éliminer les graines de mauvaises herbes, les gousses et autres matières avant d’être chauffées et pressées en flocons. Les flocons sont ensuite cuits dans de grands tambours pour atteindre la température optimale pour l’extraction de l’huile, puis sont pressés à travers une série de presses à vis qui séparent l’huile de l’enveloppe restante des graines. Cette matière sèche, ressemblant à un gâteau, est appelée farine et est lavée avec un solvant approuvé pour l’extraction de l’huile, l’hexane, afin d’extraire les huiles restantes. L’hexane est ensuite retiré de l’huile et des solides, puis réutilisé et recyclé. L’huile de canola brute qui en résulte est filtrée et distillée pour éclaircir la couleur et éliminer les odeurs et les particules de farine restantes avant d’être conditionnée et vendue comme huile de cuisson. Les huiles de canola pressées à la presse et pressées à froid sont traitées sans chaleur ni hexane, et ont généralement une couleur, un goût et une odeur plus prononcés.
Les glucosinolates sont responsables de la saveur piquante des moutardes, du raifort, du chou et d’autres crucifères. La faible teneur en glucosinolates des nouvelles variétés de canola donne un tourteau à la saveur douce qui est donné au bétail, aux poissons et aux volailles comme source de nourriture à haute teneur en protéines. Cela laisse très peu de déchets dans la chaîne de production du canola, car la graine entière est consommée. Il est prouvé que les vaches laitières nourries au tourteau de canola sont plus productives. Des décennies de recherche montrent que leur production de lait est augmentée de pas moins d’un litre par vache et par jour, par rapport aux vaches nourries avec d’autres sources de protéines.
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L’huile de canola est-elle saine ?
L’huile de canola contient moins de graisses saturées que toute autre huile de cuisson courante et est exempte d’acides gras trans et de cholestérol, ce qui en fait une option saine dans la cuisine. Elle est riche en graisses oméga-3, qui sont des anti-inflammatoires pouvant réduire le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, ainsi qu’en graisses oméga-6 qui sont essentielles à la croissance et au développement de l’être humain. C’est également une riche source de graisses monoinsaturées connues pour réduire le risque de maladie cardiaque et diminuer l’inflammation. Sa nature polyvalente se prête bien à la préparation des margarines, des vinaigrettes et marinades, ainsi qu’à la cuisson à la poêle, aux sautés et aux fritures. C’est également un ingrédient clé dans de nombreux autres aliments et produits de boulangerie.
Que peut-on faire d’autre avec l’huile de canola ?
L’huile de canola est également utilisée dans la production de dentifrice, d’encres et de cosmétiques ainsi que de peintures, de mastics, de lubrifiants et de plastiques. Une autre utilisation du canola est la production de biocarburants liquides – une source d’énergie renouvelable dérivée de matières végétales ou de déchets animaux. Le biodiesel est fabriqué à partir de plantes principalement huileuses, comme le soja et le canola, et est mélangé au diesel de pétrole à différents pourcentages. Le Canada compte 11 usines de biodiesel qui utilisent des huiles et des graisses végétales comme base. Les mélanges de biodiesel fonctionnent aussi bien dans les véhicules ordinaires que dans les véhicules lourds, et peuvent profiter au consommateur moyen ainsi qu’aux industries du transport et des mines en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Si nous faisions passer les additifs pour biocarburants de 2 à 5 % dans tout le diesel canadien, nous pourrions réduire les émissions de carbone de l’équivalent du retrait d’un million de voitures de la route chaque année.
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Le canola, une culture véritablement canadienne.
Le canola continuera d’être une culture importante pour tous les Canadiens. Il permet aux agriculteurs d’employer des méthodes d’exploitation plus durables par le recours aux technologies modernes, à la phytotechnie et aux pratiques agricoles de précision. Il s’agit d’un maillon important de l’économie canadienne, avec une contribution de 26,7 milliards de dollars et 250 000 emplois chaque année. En tant qu’ingrédient abordable et polyvalent dans la cuisine, l’huile de canola est le choix numéro un des consommateurs canadien.ne.s.