Saviez-vous que les bébés naissent avec une capacité innée de déterminer lorsqu’ils ont faim et lorsqu’ils ont assez mangé ? C’est fascinant.
Il semble qu’en vieillissant, plusieurs d’entre nous perdons cette précieuse faculté à estimer nos besoins alimentaires de façon intuitive.
Alors on se demande : ai-je vraiment faim ? Voici quelques conseils pour mieux reconnaître les signaux que nous envoie notre corps.
Comment savoir si j’ai faim ?
Notre corps peut signaler de différentes manières qu’il a faim, qu’il a besoin d’énergie. Les signes typiques de la faim sont les suivants :
- creux dans le ventre
- gargouillements
- baisse d’énergie
- difficulté à se concentrer
- irritabilité
- mal de tête.
Ai-je faim ou soif ?
La faim et la soif peuvent parfois être difficiles à différencier. En effet, les deux peuvent entraîner une baisse d’énergie, des maux de tête et de l’irritabilité.
Toutefois, la soif peut être décelée par une sensation de bouche pâteuse. Veiller à bien s’hydrater tout au long de la journée en gardant une bouteille d’eau avec soi est une bonne façon de satisfaire ses besoins en eau et de mieux ressentir les signaux de la faim.
Comment savoir si j’ai assez mangé ?
La sensation de satiété est celle qui procure un sentiment de satisfaction et d’énergie jusqu’au prochain repas. Elle se caractérise généralement par les signaux suivants :
- •ensation d’estomac plein
- perception que les aliments sont moins savoureux
- regain d’énergie
- diminution de l’intérêt pour la nourriture.
Il est important de noter que la satiété n’est pas une sensation désagréable. Avoir mal au ventre après un repas, avoir du mal à se lever de table ou envie de faire une sieste sont plutôt des signes que vous avez trop mangé.
Pour mieux comprendre comment la faim et la satiété peuvent être ressenties dans notre corps, nous pouvons utiliser l’échelle de la faim et de la satiété. Cet outil illustre la gradation des différentes sensations.
Le mot-clé à retenir pour mieux saisir la sensation de satiété ? Manger lentement !
Il faut environ 20 minutes pour que notre système digestif envoie à notre cerveau le message que nous avons suffisamment mangé. Bien mastiquer ses aliments et prendre son temps pour manger sont donc de bonnes pratiques pour éviter les sensations désagréables qui accompagnent souvent la surconsommation de nourriture.
Et l’appétit dans tout ça ?
Il existe une nuance entre la faim et l’appétit. Alors que la faim est un besoin physique, l’appétit est plutôt un besoin psychologique. En d’autres mots, l’appétit est une envie de manger, généralement après avoir vu, senti ou pensé à de la nourriture (l’odeur des croissants chauds d’une boulangerie, par exemple).
Soyons clairs : il n’y a rien de mal à manger par appétit. Qui mange une pointe de tarte simplement parce que son corps a besoin de nutriments ? De plus, la faim et l’appétit vont souvent de pair. En effet, lorsqu’on a faim, on a souvent envie de manger ! Par contre, il est bon de remettre en question ses habitudes si on a tendance à laisser notre appétit déterminer nos habitudes alimentaires. On peut par exemple se demander : « ai-je vraiment envie de manger ça, ou suis-je influencé.e par l’environnement ? ».
Les facteurs qui influencent la faim, la satiété et l’appétit
Plus haut, j’ai mentionné comment la stimulation de nos sens peut influencer notre appétit (rebonjour l’odeur les croissants chauds !). Voici d’autres facteurs qui influencent les signaux que notre corps nous envoie :
- le cycle menstruel : l’appétit peut varier selon le moment du mois.
- le stress : le stress libère des hormones qui ont un impact sur notre envie de manger. Cet impact peut se manifester de deux manières diamétralement opposées : alors que sous l’effet du stress une personne peut perdre l’appétit, une autre peut avoir envie de grignoter ou d’outremanger.
- le sommeil : le manque de sommeil a un impact sur les hormones liées à la faim et à la satiété, et il fait grimper le taux d’hormones du stress. Résultat : notre appétit augmente avec la fatigue.
- les restrictions alimentaires : les régimes à répétition peuvent influencer notre envie de manger en nous déconnectant de nos signaux internes. Par exemple, je peux avoir envie d’une deuxième portion, mais refuser d’écouter ce besoin parce que « je n’ai pas le droit » selon mon régime. De même, des règles alimentaires telles que ne pas manger avant ou après une certaine heure, ou même devoir finir son assiette, peuvent également influencer nos comportements alimentaires et, à long terme, brouiller notre capacité à nous écouter.
Fiez-vous aux signaux
Pour savoir si l’on a vraiment faim ou non, on peut se fier aux signaux que nous envoie notre corps, tels que les gargouillements et la sensation d’un estomac vide ou plein. Il est normal que ces sensations soient influencées par différents facteurs, tels que les hormones et le stress. Les régimes à répétition ou le fait de se fier à des règles alimentaires externes peuvent nous déconnecter des signaux de notre corps et nous empêcher de comprendre ce dont nous avons réellement besoin.
Si vous n’en avez pas l’habitude, reconnaître vos signaux de faim et de satiété peut s’avérer très difficile ! Le fait de noter ce que vous mangez, ainsi que vos pensées, vos sentiments et vos comportements face à la nourriture peut également vous aider à y voir plus clair.
En terminant, il faut se rappeler qu’une relation saine avec la nourriture repose sur l’attention que l’on porte à soi, et non pas sur la maîtrise de soi.