par Matt McIntosh
Au cours d’une vie de travail, il est normal d’occuper différents postes et même de modifier son parcours. Cela est vrai dans tous les milieux et tous les secteurs, tant professionnels que techniques, et celui de l’agriculture ne fait pas exception.
La vaste majorité des fermes au Canada, grandes et petites, sont exploitées par des familles d’agriculteurs et d’agricultrices. Les parents et même les grands-parents travaillent aux côtés de leurs enfants et de leurs petits-enfants au sein de l’entreprise agricole familiale.
Plusieurs mains pour accomplir plusieurs tâches
L’agriculture exige de faire plusieurs choses simultanément. Autrefois, c’était la principale raison pour laquelle deux générations ou plus devaient travailler ensemble à la ferme. Pour tout dire, cette collaboration était vitale pour assurer la réussite de la ferme et la survie de la famille.
Aujourd’hui, plus de la moitié des jeunes agriculteurs et agricultrices doivent complémenter leurs revenus agricoles par un revenu d’appoint non-agricole, en travaillant par exemple en gestion, en finances, dans les métiers, la santé, ou dans des postes reliés aux ressources naturelles ou à l’agriculture. La part du revenu non-agricole varie significativement selon le type de ferme (qui reflète la taille et la rentabilité d’une exploitation agricole), le caractère saisonnier de la production et les occasions d’emploi à l’extérieur de la ferme.
Malgré cela, et malgré d’incroyables avancées technologiques, l’agriculture exige encore plusieurs mains pour accomplir plusieurs tâches. Cette réalité fait en sorte que les membres des familles d’agriculteurs et d’agricultrices continuent de travailler ensemble et fait perdurer sur plusieurs générations ce modèle d’entreprise familiale aux multiples facettes.
Que les enfants quittent la maison pendant un certain temps, que les parents prennent parfois différents boulots à l’extérieur, il reste que plusieurs familles canadiennes continuent de travailler ensemble à la ferme, comme le faisaient leurs ancêtres.
La succession, une affaire délicate.
Comme c’est le cas pour bien d’autres entreprises, les fermes sont cédées de génération en génération par un processus de succession. De fait, il existe au Canada des fermes exploitées par neuf générations d’une même famille, parfois davantage.
Ces dernières années, la communauté agricole dans son ensemble se concentre plus activement à l’élaboration de bons plans de succession pour les familles d’agriculteurs et d’agricultrices. La planification successorale est primordiale pour les familles qui souhaitent assurer la viabilité de leur ferme pour la génération suivante. Il s’agit d’un processus juridique et financier compliqué, qui comporte certainement pour ceux et celles qui s’y engagent une part de stress, mais également d’optimisme.