Il y a au Canada plus de 7 000 exploitations d’élevage porcin, qui élèvent chaque année plus de 25,5 millions d’animaux. Environ 31 000 personnes travaillent dans le secteur porcin, dédiées à l’élevage, à la transformation et à l’inspection.
Au Canada, la plupart des porcs vivent dans des porcheries conçues pour leur offrir un environnement idéal. Les porcheries les protègent non seulement des températures extrêmes, chaudes ou froides, mais aussi des prédateurs et des maladies. Les éleveuses et les éleveurs protègent également leurs animaux des maladies en appliquant des procédures de biosécurité strictes, telles que la limitation des visiteurs et de la circulation dans les exploitations, la douche avant d’entrer dans la porcherie et le maintien d’un environnement propre pour les porcs. Ces mesures sanitaires rigoureuses réduisent les maladies, ce qui se traduit par des porcs en meilleure santé et un approvisionnement alimentaire plus sûr.
La santé et le bien-être des animaux sont très importants tout au long de leur parcours, de la ferme à la table. Les protocoles relatifs aux soins, à l’hébergement et au transport des animaux est décrit dans le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs élaboré par le Conseil canadien pour les soins aux animaux d’élevage.
La production de viande de porc passe par les étapes suivantes :
Bâtiment d’élevage

Un porc mâle qui engendre des porcelets est appelé verrat. De nos jours, la plupart des éleveuses et des éleveurs procèdent par insémination artificielle (IA), une technique qui ne nécessite pas de contact direct avec un verrat. Cela permet de produire des portées plus saines et d’éviter les blessures. Les verrats peuvent être assez agressifs envers les autres animaux et doivent être enfermés individuellement, mais ils sont gardés à la ferme pour aider à stimuler et à détecter l’œstrus (les chaleurs) chez les porcs femelles. Jusqu’à ce qu’elles aient leur première portée, les jeunes porcs femelles sont appelés cochettes. Une fois qu’elles ont mis bas, les cochettes sont appelés truies.

Les cochettes sont prêtes à se reproduire à l’âge de 6 ou 7 mois. Au cours du premier trimestre, les truies gestantes sont particulièrement susceptibles de faire des fausses couches. Pour les protéger et les soigner, elles sont généralement mises à l’écart dans des enclos individuels à l’intérieur du bâtiment d’élevage pendant 4 à 5 semaines. Pendant cette période, on vérifie la gestation (la grossesse) à l’aide d’un appareil à ultrasons. Si les femelles ne sont pas enceintes, elles restent dans le bâtiment d’élevage. Si elles sont enceintes, elles sont transférées dans une salle de gestation.
Salle de gestation

La gestation d’une truie dure environ 115 jours. Pendant cette période, les éleveuses et éleveurs concentrent leurs efforts à les protéger du stress.
Les cases de maternité individuelles peuvent être utilisées pour loger les truies pendant la gestation, afin de réduire l’agressivité naturelle entre les truies, qui peut entraîner des blessures graves. Ces enclos permettent également de garder les truies propres et en bonne santé, et de fournir à chacune une alimentation et des soins particuliers. Toutefois, ce type de système limite les mouvements des truies et leur capacité à se socialiser dans une certaine mesure. Les maternités collectives sont un autre type de système de logement intérieur. Elles offrent aux truies une plus grande liberté de mouvement et des possibilités d’interaction sociale, mais augmentent le risque de bagarre.

Les porcs sont naturellement enjoués et curieux. Saviez-vous que les éleveuses et éleveurs ont à cœur d’enrichir la vie des porcs en leur fournissant des objets à mâcher et des jouets, en interagissant avec eux et en leur permettant d’interagir les uns avec les autres ? Dans certaines porcheries, on diffuse également de la musique et on varie les aliments au menu !
Salle de mise bas

Le processus d’accouchement d’une portée de porcs s’appelle la mise bas. Les truies sont placées dans la salle de mise bas quelques jours avant la date prévue. Les éleveur.euse.s les surveillent constamment et aident les truies ou les porcelets qui ont des difficultés.

Selon leur âge, les truies mettent généralement au monde de 8 à 16 porcelets, pesant environ 1 kg chacun. À titre de comparaison, la mère pèse entre 180 et 300 kg, soit jusqu’à 300 fois plus que ses porcelets ! Les cages de mise bas comportent souvent un système de levage pour éviter que la truie ne se couche trop rapidement et n’écrase ses porcelets. Elles comportent également des gisoirs dans lesquels les porcelets peuvent se réfugier. Des tapis chauffants et des lampes chauffantes aident à les garder au chaud.

Les porcelets commencent à téter leur mère quelques heures après leur naissance. Le lait produit par la truie le premier jour est très riche en colostrum, en nutriments et en anticorps nécessaires pour renforcer le système immunitaire des petits. Les éleveur.euse.s veillent à ce que tous les porcelets aient accès au lait de leur mère pendant toute la phase d’allaitement, qui dure en général de 3 à 4 semaines.
Pouponnière

Une fois sevrés, les porcelets sont transférés dans la grange d’élevage où ils sont logés dans une pouponnière avec des porcelets de la même taille et du même âge. Ils y disposent en permanence d’eau fraîche et de nourriture. Les éleveur.euse.s passent régulièrement dans la pouponnière pour s’assurer que les porcs mangent régulièrement et s’adaptent bien. Pour assurer le confort des porcelets sevrés, la pouponnière est maintenue très chaude, soit entre 24 et 30 ˚C (75 et 86 ˚F). Les porcelets sevrés sont protégés des courants d’air, tandis que l’air frais circule dans la porcherie.

Les enclos de la pouponnière peuvent contenir de 10 à 300 porcelets ! C’est la première fois qu’un porc a l’occasion de socialiser avec des porcs d’autres portées. Leurs interactions sociales peuvent inclure des jeux, des coups de nez, des mordillements et des bagarres. Lorsque les porcs sont réunis pour la première fois, ils se battent un peu entre eux pour savoir qui est le chef de l’enclos ! C’est un comportement normal chez les porcs. Une fois que la hiérarchie est établie, les bagarres diminuent. Les éleveuses et éleveurs offrent souvent aux porcs des activités pour les occuper et réduire le risque qu’ils se battent.
Les porcelets sevrés restent dans l’étable de 5 à 8 semaines. Pendant cette période, leur poids passe d’environ 6 kg (13 lb) à 26 ou 30 kg (57 ou 66 lb) environ.
Parc d’engraissement

Après avoir quitté la pouponnière, les porcs sont transférés dans le bâtiment appelé parc d’engraissement, où ils resteront de 3 à 4 mois, jusqu’à ce qu’ils atteignent le poids du marché. Les porcs destinés au marché représentent plus de 95 % de tous les porcs nés. Ces porcs sont élevés ensemble dans des enclos ouverts et collectifs pendant toute leur vie.

Les porcs à l’engraissement choisissent la quantité qu’ils veulent manger et consomment généralement 2 à 3 kg de nourriture par jour. Les agriculteur.trice.s donnent aux porcs une alimentation à base de céréales. Les cultures telles que l’orge, le blé et le maïs fournissent de l’énergie aux porcs, tandis que le soja et le tourteau de canola leur apportent des protéines. On ajoute des vitamines et des minéraux à l’alimentation des porcs nouvellement sevrés pour une nutrition optimale. L’eau propre et fraîche est un élément essentiel du régime alimentaire des porcs.
Animaux reproducteurs

Les éleveuses et éleveurs sélectionnent les porcs ayant la meilleure génétique et les caractéristiques les plus souhaitables, pour qu’ils restent dans l’exploitation afin d’agrandir leur troupeau ou de remplacer les porcs existants.
Transport

Lorsque les porcs atteignent un poids de 180 kg, ils sont prêts à être commercialisés. Ils sont transportés dans de grands camions spécialement conçus à cet effet et disposent d’un espace suffisant et d’une bonne ventilation. Le transport des animaux est soumis à des règles strictes au Canada. Les chauffeurs et chauffeuses de camion qui transportent des porcs vers des installations de transformation inspectées par le gouvernement fédéral doivent recevoir une formation spécialisée dans la manipulation des animaux et subir un examen avant d’être autorisé.e.s à transporter des porcs.
Marché
Les inspectrices et les inspecteurs au sein des usines de transformation de la viande procèdent à une inspection complète des animaux pour s’assurer qu’ils ont été transportés correctement, qu’ils n’ont pas été blessés ou stressés, et qu’ils ne présentent aucun signe de maladie. Les animaux sont euthanasiés rapidement et sans cruauté. Les entreprises de transformation doivent respecter des réglementations provinciales et fédérales strictes en matière de traitement et de manipulation des animaux.
Les agricultrices et agriculteurs, les vétérinaires, les nutritionnistes et spécialistes de l’alimentation du bétail, les entreprises de transport et de transformation, les agentes et agents d’inspection et les détaillantes et détaillants s’engagent tous à respecter des normes élevées de production et de salubrité alimentaire, à tous les niveaux de la chaîne de valeur de la viande de porc. Il est facile de comprendre pourquoi le Canada est reconnu dans le monde entier pour sa viande de porc de haute qualité !
Comment gérer tout le fumier ?!

Le lisier de porc, c’est important ! Comme l’alimentation des porcs à l’engraissement n’est pas rationnée, ils produisent collectivement plus de lisier que n’importe quelle autre classe d’âge. Les agricultrices et agriculteurs recueillent le lisier dans des fosses de rétention situées sous la porcherie et le transfèrent régulièrement vers des installations de stockage extérieures. Le lisier de porc étant considéré comme un engrais organique précieux et un conditionneur de sol, les productrices et producteurs de céréales l’épandent dans leurs champs pour favoriser la croissance des cultures.

Cela se fait de manière durable, grâce à la capacité des agricultrices et agriculteurs à calculer au moyen de technologies de pointe les taux d’application précis selon les différentes cultures afin de garantir des rendements optimaux. Toutes les exploitations porcines comptant 300 animaux ou plus doivent suivre le plan de gestion du lisier approuvé par le gouvernement de la province. Ce « cycle des nutriments » permet aux éleveuses et aux éleveurs de porcs, et aux exploitations céréalières voisines, de bénéficier de cette ressource naturelle d’engrais.