Faire l’épicerie peut être une affaire compliquée. Nous sommes souvent bombardés par des campagnes de marketing déroutantes. Il semble qu’à chaque semaine apparaît un autre aliment « dangereux » que nous devrions éviter.
Les hormones en sont un bon par exemple. On voit des poulets, des dindes et des produits laitiers avec des autocollants indiquant « élevé sans utilisation d’hormones ajoutées », puis on entend des éleveurs et des éleveuses de bétail nous demander d’acheter leur bœuf élevé AVEC des hormones ! Comment s’y retrouver ?
Les hormones sont présentes naturellement en nous tous.
Les hormones sont des substances chimiques produites par les plantes et les animaux pour contrôler l’activité de certaines cellules ou organes. Elles sont essentielles à toutes les activités de la vie : métabolisme, croissance, reproduction et contrôle de l’humeur. Tous les animaux ET toutes les plantes ont des hormones naturellement présentes dans leur système. Les hormones peuvent également être produites synthétiquement en laboratoire.
AUCUN aliment n’est exempt d’hormones ! L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) n’autorise pas l’étiquetage des aliments comme étant « sans hormones », car une telle étiquette serait mensongère. Les hormones naturelles sont présentes dans les plantes (céréales, légumes et fruits) et dans les produits à base de viande, de volaille et de poisson.

Pourquoi utiliser des hormones dans la production de viande bovine ?
Les hormones sont utilisées en toute sécurité dans la production de bovins de boucherie depuis les années 1950. Elles sont administrées en plaçant une très petite capsule à libération lente sous la peau de l’oreille de l’animal où elle se dissout sur une période de plusieurs mois. Ces hormones améliorent la production d’hormones naturelles qui orientent la croissance vers les muscles et non vers la graisse.
Étant donné que les bovins ont besoin de plus d’énergie pour produire de la graisse que pour produire des muscles, l’ajout d’hormones contribue à une production de viande plus efficace. Les bovins à qui l’on donne des hormones grandissent plus rapidement, utilisent plus efficacement leur nourriture et produisent une viande plus maigre. En fait, entre 1977 et 2007, l’utilisation d’hormones chez les bovins a permis de produire 11 % de bœuf en plus à partir de 20 % de bovins en moins. Cela signifie également un impact moindre sur l’environnement – et sur votre facture d’épicerie – car l’ajout d’hormones nécessite moins de ressources pour élever cet animal.
Les aliments biologiques, qui sont cultivés, transformés et emballés selon des méthodes spécifiques pour répondre aux normes biologiques canadiennes, ne peuvent pas contenir d’hormones ajoutées. Toutefois, la différence entre les hormones provenant du bœuf élevé de façon conventionnelle et celles provenant du bœuf biologique est d’environ un nanogramme – un milliardième de gramme – ou moins.
Qu’en est-il des autres animaux de ferme élevés pour la consommation ?
L’utilisation d’hormones de croissance n’est pas autorisée pour la volaille au Canada. Pourquoi ? Parce que les éleveur.euse.s de poulets et de dindes produisent déjà ces animaux de manière très efficace sans utiliser d’hormones.
Les progrès de la production animale sont à mettre au crédit de cette évolution.
Dans l’aviculture, les scientifiques ont bien réussi à sélectionner les races d’oiseaux qui se développent le plus rapidement. Ils ont trouvé les meilleurs aliments et les agriculteur.trice.s engagent des nutritionnistes qui développent des aliments spécifiques pour leurs oiseaux.
Les éleveurs et les éleveuses de volailles sont particulièrement conscient.e.s des facteurs environnementaux qui ralentissent la croissance de leurs oiseaux, tels que les changements de température de l’air, les fluctuations d’humidité et l’éclairage, et ils et elles font de leur mieux pour s’assurer que ces facteurs sont contrôlés ou éliminés. De plus, ils et elles limitent l’accès au poulailler à la famille et aux employés de l’exploitation pour éviter toute exposition aux maladies ou aux situations stressantes. En fait, ces oiseaux grandissent déjà dans des conditions optimales.

Comme pour la volaille, l’utilisation d’hormones de croissance chez les vaches laitières et les porcs est également illégale au Canada. Elles ne sont tout simplement pas nécessaires, car la production a été optimisée pour être aussi efficace que possible.
Et les règles d’étiquetage sont clairement énoncées. Tout produit alimentaire à base de volaille, de produits laitiers ou de porc annonçant « sans hormones ajoutées » doit comporter un avertissement informant les consommateur.trice.s que tous les produits de cette espèce ne contiennent pas d’hormones ajoutées. Par exemple : « Comme les autres poulets, ce poulet a été élevé sans l’utilisation d’hormones ajoutées ».
La sécurité passe avant tout
L’ajout d’hormones au bœuf ne constitue pas un risque pour la santé des Canadiens et des Canadiennes. En fait, aucune étude scientifique dans le monde n’indique que la consommation de bœuf produit avec des hormones a des effets négatifs sur la santé humaine.
L’utilisation sûre des hormones est soigneusement contrôlée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les aliments produits au Canada et dans d’autres pays font l’objet de tests réguliers et aléatoires pour vérifier les niveaux d’hormones. Si des normes spécifiques ne sont pas respectées, l’aliment peut être retiré du système d’approvisionnement alimentaire.
Un avantage pour nous tous
Les hormones rendent la production alimentaire plus efficace en aidant les agriculteurs et les agricultrices à produire plus de bœuf avec moins de ressources. En outre, elles rendent la viande de bœuf plus abordable pour les Canadiens et les Canadiennes, d’un océan à l’autre. Comme l’utilisation d’hormones chez les bovins est hautement réglementée, les consommateur.trice.s peuvent être assuré.e.s que le bœuf qu’ils et elles achètent est sûr. Les recherches en cours continueront de générer des avancées qui se traduiront par une production de bœuf plus efficace et plus respectueuse de l’environnement.
Source :
snapAG : https://aitc-canada.ca/fr-ca/en-savoir-plus-sur-lagriculture