Les humains sélectionnent les cultures depuis des milliers d’années. Les premiers agriculteurs et les premières agricultrices ont choisi de conserver les graines des plantes aux fruits plus juteux ou de celles qui ne perdaient pas leurs graines trop rapidement. Les sélectionneurs et les sélectionneuses de plantes cherchent continuellement à croiser des plantes similaires pour produire des variétés présentant les caractéristiques souhaitées. La sélection de caractéristiques spécifiques nous a donné le brocoli, le chou-fleur, le chou, le chou de Bruxelles, le chou frisé et le chou-rave, tous issus d’une seule espèce, Brassica oleracea (chou sauvage).
techniques traditionnelles de sélection végétale ont permis de créer la plupart des cultures vivrières qui nous nourrissent aujourd’hui. Mais il y a des limites. D’une part, la caractéristique recherchée peut ne pas exister dans cette culture ou dans une variété apparentée. Ou encore, même si l’on trouve la caractéristique recherchée dans une plante suffisamment proche, il faut parvenir également à éliminer lentement les caractéristiques indésirables. C’est un processus qui peut prendre de nombreuses années, c’est pourquoi les scientifiques ont mis au point des techniques de sélection avancées, dont le génie génétique (GE).

Le génie génétique en bref
Le génie génétique fait référence à des méthodes spécifiques de sélection végétale réalisées en laboratoire pour modifier l’ADN d’un organisme. Il peut permettre d’introduire un ou plusieurs gènes dans le patrimoine génétique d’une plante. Il s’agit soit de transférer des gènes d’un organisme non apparenté dans la plante, soit de modifier le patrimoine génétique de la plante elle-même.
Cette idée est venue de la nature. Il y a environ 50 ans, des scientifiques ont découvert Agrobacterium tumefaciens (Agrobacterium en abrégé), un microbe unicellulaire et un ingénieur génétique naturel. Ils et elles ont découvert que ce microbe peut prendre une partie de son ADN et l’insérer dans l’ADN d’une plante. Les scientifiques ont pu affiner cette technique pour introduire des séquences d’ADN spécifiques dans les plantes cultivées.
Tout d’abord, les scientifiques localisent le ou les gènes contenant l’information sur la caractéristique souhaitée. Ensuite, l’information est copiée des milliers de fois et liée aux cellules d’Agrobacterium qui insèrent la caractéristique souhaitée dans les plantes. Ce processus donne naissance à des cultures dotées de nouvelles capacités, pouvant par exemple les aider à lutter contre les parasites, à produire des aliments plus nutritifs et à mieux faire face au changement climatique.
Comme toutes les nouvelles cultures, celles qui sont produites à l’aide du génie génétique sont testées minutieusement par Santé Canada pour s’assurer qu’elles sont sans danger. Il peut s’écouler des années, voire des décennies, avant qu’une idée ne débouche sur un produit, qu’elle passe par de nombreuses séries de tests rigoureux et qu’elle se retrouve sur les étagères des supermarchés et dans les mains des consommateurs.
À ce jour, seul un petit nombre de cultures ont été génétiquement modifiées. Il s’agit de la luzerne, des pommes, du canola, du maïs, du coton, de la papaye, des pommes de terre, du soja, des courges, des aubergines et des betteraves à sucre. Cependant, les produits provenant de ces cultures sont très courants. Citons par exemple l’huile de cuisson, le tofu, le sirop, le sucre et les ingrédients d’autres produits.
Que sont les OGM ?
OGM signifie « organisme génétiquement modifié » et, dans le domaine de l’amélioration des plantes, il s’agit des plantes issues du génie génétique, qui consiste généralement à réunir de l’ADN provenant de différentes sources. Au fil des ans, les OGM ont fait l’objet de controverses. Cependant, on ignore en général beaucoup de choses sur les OGM et sur les avantages qu’ils présentent pour les humains et pour la planète.
Quelles sont les cultures OGM cultivées au Canada ? À ce sujet, nous vous invitons à consulter cette source d’information gouvernementale.
Améliorer notre capacité à nourrir la population mondiale
La sélection végétale crée de nouvelles variétés de cultures qui répondent à toute une série de défis, tels que des aliments plus nutritifs, des cultures qui ont un meilleur rendement, un aspect plus attrayant (comme les pommes qui ne brunissent pas), qui nécessitent moins d’engrais, qui résistent mieux à la sécheresse ou qui combattent mieux les parasites. Les agriculteurs et les agricultrices du monde entier peuvent produire efficacement des aliments de haute qualité et gagner leur vie, tout en maintenant des prix abordables pour les consommateurs.
Les mauvaises herbes peuvent constituer un problème majeur pour les agriculteurs et les agricultrices, car elles entrent en concurrence avec les cultures pour l’eau, les nutriments et l’espace. Les cultures résistantes aux herbicides sont conçues pour résister à un herbicide à large spectre, efficace contre de nombreux types de mauvaises herbes. Ces cultures peuvent être pulvérisées par l’herbicide sans subir de dommages, tandis que toutes les mauvaises herbes meurent – une stratégie efficace qui réduit les coûts et donne aux plantes une meilleure chance de produire plus de nourriture.
Les cultures résistantes aux parasites sont génétiquement modifiées pour résister à des insectes spécifiques. Cela signifie que les agriculteurs et les agricultrices n’ont pas besoin de pulvériser des pesticides aussi fréquemment, voire pas du tout. Les cultures génétiquement modifiées pour résister aux parasites réduisent considérablement le besoin d’insecticides, ce qui signifie que les agriculteur.trice.s peuvent produire davantage de nourriture tout en respectant l’environnement.
Le génie génétique peut également contribuer de manière considérable à la santé et à la nutrition humaines. Il nous permet de créer des cultures telles que les bananes et le riz avec du bêta-carotène, que notre corps convertit en vitamine A. Les agriculteur.trice.s s’adonnent à ces cultures pour aider à prévenir la malnutrition dans les pays en développement et, ainsi, sauver des vies.

Nous aider à nous adapter dans un monde en constante évolution
Les ravageurs, les maladies et le changement climatique menacent continuellement les cultures et la sécurité alimentaire dans le monde entier. Les technologies génétiquement modifiées ne sont qu’un des outils utilisés par les agriculteurs et les agricultrices pour relever les défis de la production alimentaire d’une manière plus rapide, plus efficace et plus respectueuse de l’environnement.