Si vous avez déjà cultivé un jardin, vous savez que les plantes ont besoin d’un sol sain pour pousser. Mais qu’est-ce que le sol, au juste ?
Le sol est un écosystème vivant composé de particules de sable, de limon et d’argile, ainsi que de minéraux, de matière organique et de poches d’humidité et d’air. La matière organique du sol se compose à la fois de matières végétales en décomposition et d’organismes vivants qui ont élu domicile dans le sol. Il s’agit notamment de petits mammifères et d’insectes, ainsi que de minuscules micro-organismes qui transforment la matière végétale décomposée en nourriture pour les plantes.
Saviez-vous que le sol est l’habitat le plus diversifié de la planète ? Il regorge de vie. Une petite poignée de sol sain contient plus d’organismes vivants que l’ensemble de la population humaine sur terre !
Pourquoi un sol sain est-il si important ?
Un sol sain soutient les plantes, les animaux et la vie humaine. Les agriculteurs et les agricultrices doivent pouvoir compter sur un sol sain pour produire des aliments pour nourrir les Canadiens et les Canadiennes, et les exporter vers les consommateur.trice.s d’autres pays du monde. Le sol est le facteur le plus important dans notre capacité à produire des aliments nutritifs et abondants. Il joue également un rôle majeur dans la réduction des gaz à effet de serre et dans l’amélioration de la qualité de l’eau.
Tout se résume au carbone, qui fait partie de tous les organismes vivants et qui est l’un des principaux composants d’un sol sain.
Toutes les plantes utilisent l’énergie du soleil pour décomposer le dioxyde de carbone (CO2) et l’eau (H2O) afin de fabriquer les molécules nécessaires à leur croissance. Ce processus s’appelle la photosynthèse et c’est ce qui rend la vie possible sur terre. Lorsque les composés de carbone sont renvoyés dans le sol par la photosynthèse, cela augmente la quantité de matière organique dans le sol, améliorant ainsi la santé du sol. Ce processus contribue également à un environnement plus sain en éliminant les gaz à effet de serre (GES) – comme le CO2 – de l’air.
En 2019, le sol utilisé pour les activités agricoles au Canada a retiré environ 4,2 millions de tonnes de CO2 de l’atmosphère.
La matière organique du sol est également une indication de la quantité de carbone dans le sol. Le carbone améliore d’ailleurs presque toutes les fonctions du sol et de plusieurs façons, dont les suivantes :
- Régule l’approvisionnement en eau. Il permet de filtrer l’eau pendant les inondations et de la stocker pendant la sécheresse.
- Favorise la formation d’agrégats (ensembles de particules solides) qui, en association avec la porosité (espaces entre ces particules, qui peuvent être remplis d’air ou d’eau), permet la circulation des nutriments. Les pores donnent aux plantes un endroit où faire pousser leurs racines, favorisant ainsi leur croissance.
- Piège dans le sol des nutriments essentiels comme l’azote, le phosphore et le soufre nécessaires à la croissance des plantes.
- Enfin, le carbone fournit l’énergie dont les micro-organismes du sol ont besoin pour décomposer la matière végétale en nutriments utilisables par les plantes.
Toutes les fermes ont-elles le même sol ?
La réponse est non. Il n’y a pas deux fermes au Canada qui aient la même composition de sol. Les types de sol varient également d’une région à une autre. Par exemple, le sol d’une ferme de l’Île-du-Prince-Édouard est différent de celui d’une ferme de l’Ontario. Le sol peut même varier à l’intérieur d’un même champ.
Tous les sols sont constitués de couches horizontales parallèles appelées horizons. La première couche d’horizon, d’une profondeur variant de 10 à 25 cm, est appelée terre végétale. C’est cette couche qui contient la matière organique, les éléments nutritifs et l’eau qui sont essentiels au maintien de la vie.
Le type de sol d’une ferme influence les cultures. Les plantes à racines comme les pommes de terre et les carottes, par exemple, poussent mieux dans un sol sablonneux, tandis que les cultures céréalières s’adaptent à de nombreuses textures de sol.
Préserver la santé des sols
Quel que soit le type de sol, les agriculteurs et les agricultrices de tout le pays reconnaissent l’importance de maintenir un sol sain. Voici quelques-unes des pratiques agricoles qui améliorent la santé des sols.
- Augmenter la matière organique du sol en laissant les résidus de culture (les restes de la récolte de l’année précédente) dans le champ. Certain.e.s agriculteur.trice.s ajoutent également de la matière organique aux champs, comme le fumier des animaux de ferme ou le compost.
- Minimiser la perturbation du sol en pratiquant le labour de conservation, une technique de semis où le sol n’est pas travaillé avant la plantation. Les racines et la matière organique de la culture précédente maintiennent le sol en place, empêchant ainsi l’érosion du sol et améliorant sa capacité à retenir l’eau.
- Ajouter d’autres plantes à l’écosystème, qui peuvent contribuer à augmenter la matière organique et à réduire l’érosion du sol. Cela peut se faire en plantant des arbres ou des arbustes autour des champs, ou en cultivant des plantes vivaces comme les fourrages, qui sont des cultures comme la luzerne utilisée pour l’alimentation animale.
- Incorporer des cultures de couverture, c’est-à-dire des cultures qui sont intercalées avec la culture principale, mais qui ne sont pas récoltées. Les cultures de couverture protègent le sol en luttant contre l’érosion, en améliorant le stockage de l’eau, en augmentant les nutriments du sol et en apportant de la matière organique.
Nous avons parcouru un long chemin dans notre compréhension de la santé des sols et des pratiques agricoles qui y contribuent. Il faut un effort soutenu pour s’assurer que les sols restent sains afin de pouvoir produire des aliments pour une population mondiale en constante augmentation, et de manière à continuer à préserver la santé de notre eau et de l’environnement.
Source : snapAG › https://aitc-canada.ca/fr-ca/en-savoir-plus-sur-lagriculture